Pourquoi si je pense que l’autre est un crétin, il a plus de chance de le devenir ? Effet Pygmalion.
Pourquoi si je pense que l’autre est un crétin, il a plus de chance de le devenir ? Et vice versa.
C’est ce qu’on appelle la prophétie autoréalisatrice ou l’effet Pygmalion*, qui parle de l’importance du regard que je porte sur l’autre, de nature à transformer cet autre. Cela est valable pour une personne tierce qui croit en les capacités d’un individu, comme pour un individu qui croit en ses propres capacités. Dans les deux cas, l’individu en question sera mis en confiance et motivé par un état d’esprit positif, un comportement, des actions qui le motivent et le mettent dans de bonnes dispositions.
La prise de conscience de cet effet Pygmalion* invite à développer ses compétences en savoir-être ou sofskills : flexibilité mentale, empathie, écoute active, intelligence émotionnelle... pour en faire un levier de performance.
Les neurosciences confirment ce fonctionnement
Le cerveau dispose d'un mécanisme pernicieux : il aime avoir raison. Si vous avez un avis négatif sur quelqu'un, vous aurez beau travailler ensemble sans anicroche, il suffira d'un détail pour que vous pensiez “ah, j'avais raison”. Et c'est un cercle vicieux : si le manager ne fait pas confiance au collaborateur, ce dernier a moins de chance de réussir.
Avez-vous confiance en vos collaborateurs et salariés ?
Croyez-vous en leur intelligence ? Pensez-vous qu’ils peuvent évoluer ?… Robert Rosenthal, psychologue américain de l’Université de Californie à Riverside a découvert, après une expérience, qu’il existait un effet Pygmalion* : « Nous nous conformons à ce que les autres attendent de nous, de sorte que leurs jugements peuvent devenir des prophéties auto-réalisatrices ».
L’expérience consistait à faire passer un test de performance en début d’année à des élèves de primaire. Il remit les résultats aux professeurs, sous la forme d’une liste contenant 20% d’élèves identifiés comme doués d’une grande intelligence.
En réalité, cette liste était constituée de manière aléatoire avec des élèves de tous niveaux.
*Effet Pygmalion def. : Mécanisme selon lequel le jugement que l'on porte sur une personne (y compris sur soi-même) conditionne en partie son comportement.
En traitant une personne comme un "haut potentiel", on lui laisse tout l'espace qu'il est capable d'occuper pour devenir ce qu'il peut être...
Suite aux relevés effectués tout au long de l’année, il fut observé, chez leurs professeurs, une prévalence de comportements envers ces prétendus « intelligents » :
prédisposition au positif
valorisation et bienveillance récurrente
promotion favorisée (par exemple en confiant des responsabilités telles que surveiller la classe, représenter son école,…)
jugement sélectif inconscient (les erreurs des élèves présentés comme « intelligents » avaient souvent tendance à être minorées).
A la fin de l’année scolaire, un nouveau test Q .I conclut que, ces 20% d’élèves à qui on avait attribué des résultats surévalués, les avaient améliorés de façon significative (test d’intelligence et résultats scolaires).
Cette théorie suggère aussi qu’en traitant des personnes comme de hauts potentiels, ils ont plus de chance de le devenir.
Ce qui est proposé n’est pas une vision du « tout le monde est beau, tout le monde est compétent », mais invoque une volonté sincère de rester ouvert à l’autre, sans (trop de) « préjugé » pour le laisser remplir tout l’espace qu’il est capable d’occuper.
Non seulement le laisser s’épanouir, mais l’aiguiller, l’encourager, le stimuler pour qu’il sorte, en sécurité, un peu chaque fois de sa zone de confort, pour se développer. C’est aussi un appel à la responsabilité de l’autre, sommé de devenir ce qu’il peut être. C’est aussi fondamentalement, un entraînement à ne pas s’enfermer dans des schémas réducteurs sur l’autre qui doit toujours avoir le droit de nous surprendre.
Un comportement positif envers quelqu’un peut avoir de grandes conséquences bénéfiques sur :
la confiance en soi
l’estime de soi
la motivation
l’image que l’on a de soi et des autres
la volonté
les moyens que l’on met en œuvre pour atteindre un objectif
nos résultats, etc.
Le manager, vecteur de l’effet Pygmalion en entreprise
« Je trouve qu'il n'est pas motivé » me dit un client au sujet de l'un de ses collaborateurs.
Je lui demande ce qui lui fait dire ça ?
Il me répond : « Il finit toujours plus tôt que les autres »
Je lui demande alors ce qu’il en est de sa performance ?.
Réponse: « Elle est aussi bonne que les autres mais il part plus tôt ».
CQFD.
Changer le regard que l’on porte sur ses collaborateurs, faire le pari de la responsabilité et de l’autonomie, c’est donc enclencher un cercle vertueux qui peut conduire à la performance. Mais attention ! Inutile de biaiser en tenant à son équipe un discours -“vous êtes les meilleurs !”— auquel on ne croit pas soi-même : l’expérience montre que le message passe par d’autres voies que celle de la parole ! Pour y parvenir, il est donc nécessaire que chaque manager travaille en profondeur sur ses propres représentations… et qu’il adapte son management à ces nouvelles représentations !
MES 5 CLES POUR
FAIRE DE L'EFFET PYGMALION UN LEVIER
Porter sur soi et sur les autres un regard bienveillant et encourageant
Rester ouvert à l’autre et se laisser surprendre (dans le bon sens du terme) : s’attendre au meilleur plutôt qu’au pire
Dire stop aux jugements : Éviter de généraliser, de catégoriser, de stigmatiser. Un comportement peut être « foireux » à un moment donné, ce qui ne rend pas la personne « foireuse » pour autant.
Transformer les remarques négatives en remarques constructives, pour progresser et en tirer une force.Lutter contre les croyances limitantes et les préjugés : faire taire sa petite voix intérieure lorsqu’elle susurre des prophéties pessimistes, qu’elle fait douter ou sape le moral.
Lutter contre les croyances limitantes et les préjugés : faire taire sa petite voix intérieure lorsqu’elle susurre des prophéties pessimistes, qu’elle fait douter ou sape le moral.
Si tu veux que l’autre change pour le mieux, actives en toi le meilleur ✨
Pour aller plus loin
Des formations pour vous accompagner à activer l'effet Pygmalion, pour vous de façon individuelle ou en tant que Manager et avec votre équipe
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Le programme CARE : Un programme unique sur 15 heures (testés scientifiquement) qui vise à offrir des clés, pour permettre à chacun, de devenir acteur de son bien-être dans un rayonnement personnel et professionnel. A vivre en petit groupe. Dès le 15 février 2020
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BONUS : Illustration avec l'Histoire de Thomas Edison
Thomas EDISON est né aux Etats-Unis en 1847. Autodidacte génial, rendu célèbre par de multiples inventions, dont les plus connues sont le phonographe et l'ampoule électrique à incandescence. Fondateur de la General Electric, l'une des premières puissances industrielles mondiales.
Il est le septième et dernier fils de Samuel Edison (qui fut tour à tour brocanteur, épicier, agent immobilier, charpentier) et de Nancy Elliot (ancienne institutrice).
Alors qu’il avait 9 ans, il rentre un jour de l’école avec une lettre pour sa mère.
Il lui dit : “Mon instituteur a demandé que je te donne cette lettre, à toi, uniquement à toi”.
Alors sa mère ouvre la lettre, la lit silencieusement et avec les yeux pleins de larmes, la lit ensuite à son fils :
“Votre fils est un génie. Cette école est trop petite pour lui et nous n’avons pas d’assez bons enseignants pour l’instruire. Veuillez le faire vous-même”.
Le petit Thomas possède déjà un vrai petit laboratoire de chimie dans le sous-sol de la maison de ses parents.
De nombreuses années plus tard, quand la mère d’Edison est décédée, il était alors connu comme l’un des plus grands inventeurs de son siècle (1093 brevets déposés dont l’invention de l’ampoule électrique, le télégraphe, le phonographe, la centrale électrique, la caméra etc. etc.…).
Un jour qu’il fouillait dans les vieux souvenirs de famille, il trouva une lettre pliée dans une boîte de sa mère. C’était la lettre qu’il avait donnée étant enfant à sa mère de la part de son instituteur. Elle disait ceci :
“Votre fils est nul ! Il est déficient ! On détecte chez lui une maladie mentale. Nous n’autorisons plus votre fils à revenir à l’école”.
Thomas EDISON a pleuré pendant des heures et il a ajouté ceci dans son journal :
“Thomas EDISON était un enfant nul et déficient, qui, grâce a une mère héroïque, est devenu le génie du siècle”.
Bibliographie
Résumé de l’expérience de Rosenthal et Jacobson (anglais) : Teacher Expectation for the Disadvantaged
Rosenthal et Jacobson (1968): L’effet Pygmalion : JE PENSE DONC TU ES.
“Pygmalion in management” – J. Sterling Livingston
Robert Rosenthal L'effet Pygmalion [r - IFOREP
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*Effet Pygmalion def. : Mécanisme selon lequel le jugement que l'on porte sur une personne (y compris sur soi-même) conditionne en partie son comportement.
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